M. Marx,
Votre discours est décousu, je n'y comprends goutte. Je ne comprends guère plus ce qui arrive actuellement. Me voici de nouveau enfermé ! Pour quel motif, cette fois, que me reproche-t-on ? Peut-être veut-on me faire payer ce droit de sortie que j'ai payé si cher ? Peut-être voulez-vous de même que ce sot de Caderousse me précipiter par de beaux discours affriolants dans une spirale vengeresse ? Mais lui était faible, monsieur.
Je vous prie d'excuser mon emportement, j'apprends à taper sur cette chose, je constate qu'il suffit de heurter une lettre pour qu'elle s'inscrive devant mes yeux.
Je vais tenter de répondre à vos questions. Je me nomme Edmond Dantès, et je suis effectivement français, de Marseille, précisément. Je ne peux hélas pas vous aider, ni répondre à vos questions, je me trouve enfermé, dans cette pièce, blanche, froide, vide, à l'exception d'une couche fort douloureuse et de cette machine étrange.
Qui êtes-vous, Monsieur ? Qu'est-ce que cela ? Une nouvelle prison ? L'Empereur des Français aurait-il brisé ses chaînes de son enfer tropical et reviendrait-il en France, renverser cet imposteur de Louis XVIII ?
Mes idées s'entremêlent, Monsieur, je crains hélas que, tout ce que nous n'ayons à faire, à l'heure actuelle, est attendre, et espérer.
Edmond Dantès